Peinture de Robert Lindneux
En mai 1838, le général Winfield Scott est envoyé à la tête de 7000 hommes armés pour mettre en application « l’Indian Removal act » : le déplacement forcé des indiens de leurs terres du Sud Est des Etats Unis vers l’Oklahoma. Les soldats, aidés par des miliciens géorgiens, se rendent dans les maisons des territoires indiens et y arrêtent les habitants. Seize mille indiens et leurs esclaves, hommes, femmes et enfants sont ensuite enfermés dans une quinzaine de fortins répartis sur le territoire, et y survivent dans des conditions de vie épouvantables.
Les premiers groupes qui quittent la Géorgie doivent affronter la canicule particulièrement sévère cette année-là. Pour préserver la vie des prisonniers, John Ross propose alors de repousser le déplacement de la population à la fin de l’été et de placer son organisation sous la responsabilité du Conseil National Cherokee. Le départ des 16 000 déplacés, répartis en treize groupes, s’échelonnent entre la fin du mois d’aout 1838 et le début du mois de décembre. Plusieurs chemins sont empruntés, soit par des voies terrestres, notamment la longue et difficile route du Nord, soit par voie fluviale. Le froid particulièrement intense cet hiver là fait suite à la sécheresse. Le Mississipi, pris par la glace, bloque plusieurs groupes sur sa rive Est, et les contraints d’attendre la débâcle sur les rives glacées.
On estime à un quart le nombre des personnes décédés sur la piste des larmes. Les survivants rejoignent l’Oklahoma entre mi-janvier et mi-mars 1839.